Poursuite de l'offensive des tribunaux islamiques. Le spectre de la charia menace. Les islamistes vont-ils définitivement prendre le contrôle de la Somalie? Avec pour corollaire l'instauration de la charia? Après Mogadiscio, c'est la ville de Djohar, située à 90 km au nord de la capitale, qui est tombée hier entre les mains des tribunaux islamiques.
Pour ce dernier bastion de l'alliance des chefs de guerre, soutenue par les Etats-Unis, la bataille n'aura été que de courte durée, à peine une demi-journée, et sans véritable combat - ils auront fait 6 morts et 14 blessés. Il faut dire que les milices n'ont pas franchement rencontré de résistance. Entre trois chefs de guerre qui prennent la fuite et un autre qui va jusqu'à déserter l'alliance, jamais l'absence du maître de la région, le chef de guerre Mohammed Dheere, vraisemblablement en Ethiopie, ne se sera fait autant sentir. Dans ce pays pauvre et anarchique de la corne africaine, l'islamisation rampante menace de se généraliser. A Djohar, comme ils l'ont fait dans la capitale, ces "jihadistes" - liés ou non à al-Qaida - n'ont pas caché leur intention d'imposer la charia. Au plus vite. Ils risquent toutefois de se heurter au Gouvernement fédéral de transition (GFT), embryon de pouvoir reconnu par la communauté internationale, qui soutenait jusqu'à présent l'offensive des tribunaux. Une entente qui risque de voler en éclat avec le déploiement d'une force de paix, voté hier par le parlement. Une option formellement écartée par les milices islamistes. La guerre semble ouverte.
Les commentaires récents