Favorite des sondages, Ségolène Royal doit manœuvrer en finesse pour devenir la candidate socialiste. Le 26 novembre prochain, il ne devra en rester qu’un(e)…
Samedi dernier, la réunion des candidats possibles du PS à Lens devait être un tournant. Mais pour la dame de cœur du parti socialiste, elle avait tout d’une ligne droite. Le grand oral a été passé avec les honneurs. Dans le Pas-de-Calais, Ségolène Royal a apparemment joué sur du velours. Insuffisant malgré tout pour pavoiser, les deux mois à venir seront les plus difficiles. Candidate à la candidature, elle a su convaincre une majorité de militants. Mais elle n'est pas la seule. A Bondy ce soir, en Seine-Saint-Denis, à l’occasion d’un meeting, Ségolène va devoir confirmer son leadership. Favorite des sondages est autant un travail à plein-temps qu’un piédestal glissant. «De tous ceux qui sont montés à la tribune samedi (à Lens), tous peuvent perdre et tous peuvent gagner», déclarait dimanche soir un prudent Lionel Jospin au Grand Jury de RTL. De son côté, Laurent Fabius, optimiste, estimait que «ce n’est pas la Sofres ou l’Ifop qui font la campagne. Les sondages, dans le passé, se sont toujours trompés.» Il est vrai que crédité de seulement 3 %, l’ancien Premier ministre a tout intérêt à s’en convaincre.
Car à l’issue du meeting de Lens, où Laurent Fabius s’est montré brillant, c’est encore une fois Ségolène Royal qui joue aux avant-postes. Selon un sondage LH2/Libération publié hier, 43 % des sympathisants socialistes en font leur meilleure candidate. Derrière elle, c’est la chasse aux miettes. Et à ce petit jeu, Lionel Jospin s’en sort le mieux avec 18 % des soutiens. Seuls lui et Dominique Strauss-Kahn semblent en mesure de ralentir la marche triomphale de Ségolène sauf si son mari (François Hollande) décide de rentrer dans la danse. Mais à quinze jours de l’ouverture des candidatures au PS et, à deux mois, du vote des militants, l’avance de celle qu’on appelle la «Zapatera» risque bien de tuer quelques vocations dans l’œuf.Pas de triomphalisme pour autant.
En cas de victoire du camp Royal le 26 novembre, il restera encore six mois de campagne à mener. Ségolène devra s’endurcir et apprendre à montrer les dents face à ses adversaires de droite. Ce sont les mêmes qui, actuellement, jettent un regard amusé sur la bataille interne au PS. Et espèrent battre Ségolène en avril-mai 2007.
THOMAS LIARD
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