A la veille de la 4e journée mondiale contre la peine de mort et 25 ans jour par jour après son abolition en France, état des lieux.
«Toute exécution d’un condamné à mort est un échec de la justice». Tel est le message qu’essaiera de faire passer la Coalition mondiale contre la peine de mort demain, à l’occasion de la «4e journée mondiale contre la peine de mort». Si la peine capitale semble reculer au fil des ans, 94 % des exécutions restent concentrées dans quatre pays : la Chine, l’Iran, l’Arabie Saoudite et les Etats-Unis.
Dans le monde, ils sont 68 pays à maintenir la peine de mort, contre 129 à être abolitionnistes, de droit ou de fait. C’est l’Asie qui détient toujours le triste record du nombre d’exécutions avec, à sa tête, la Chine, Singapour et le Vietnam particulièrement «actifs dans le domaine». En effet, la Chine reste le pays qui exécute le plus de condamnés au monde. En 2004, plus de 5 000 mises à mort ont été signalées officiellement par le gouvernement. Un chiffre qui doit en réalité avoisiner les 10 000. Aux Etats-Unis, 38 Etats – parmi les 50 – prévoient dans leur législation la peine capitale, mais 12 d’entre eux ne la pratiquent la plus… Le Texas est de très loin l’Etat américain qui a le plus recours à cette peine, avec 345 exécutions depuis 1976 (sur un total de 972). En Europe, les 45 pays membres du Conseil de l’Europe constituent déjà une zone sans peine de mort en temps de paix, grâce à un protocole de la Convention européenne des droits de l’homme, et au moratoire appliqué dans certains pays. L’Afrique, quant à elle, surprend : avec 56 exécutions annoncées en 2003, on n’en recense plus que 9 en 2004, en Egypte, au Soudan et en Somalie. Parmi les revers subis par les abolitionnistes, figurent la reprise des exécutions en Irak, ainsi que la fin des moratoires observés en Palestine et en Indonésie.
ANNE DEVERRE, SAMUEL ROUSSEAU
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