La dernière proposition de Ségolène Royal a déclenché un feu nourri de critiques. En proposant la mise en place de "jurys de citoyens tirés au sort" afin de surveiller l’action des élus, la présidente de la région Poitou-Charentes souhaite aller au-delà de la simple démocratie représentative. «Moi, je n’ai pas peur du peuple. Je crois à son intelligence collective».
Par ces mots, la favorite des sondages à l’investiture socialiste s’est donc posée en championne de la «démocratie participative», hier à la Sorbonne, dans le cadre de la Cité de la réussite. Selon Ségolène Royal, il est regrettable qu’il n’y ait pas «d’évaluation au long cours du rôle des élus». Elle précise qu’«il faudra clarifier et préciser la façon dont les élus pourraient être obligés de rendre des comptes à intervalles réguliers, avec des jurys de citoyens tirés au sort et qui évaluent les politiques publiques, non pas forcément dans un sens de sanction, mais pour améliorer les choses.» L’idée, à peine lancée, fait déjà débat. Ce matin sur Europe 1, Dominique Strauss-Kahn s’est opposé à ces jurys populaires, préférant «généraliser les comptes rendus de mandats». Egalement candidat à l’investiture socialiste pour la présidentielle, DSK est venu rappeler que «le suffrage universel, c’est la règle». Selon le député du Val-d’Oise, «ce serait créateur d’un énorme désordre que d’avoir des assemblées, d’un côté, qui critiqueraient une autre assemble qui, elle, aurait été élue».
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