Le gouvernement allemand vient de débloquer 6 millions d’euros pour reconstituer à l’aide d’ordinateurs les dossiers déchirés en quelque six cent millions de morceaux par la Stasi après la chute du mur de Berlin. Ces archives ont été détruites sur ordre du chef de la STASI Erich Mielke, lorsqu’il fut clair que l’Allemagne de l’Est ne survivrait pas à ce qui se passait en Europe centrale. La milice n’ayant pas assez de broyeurs à papier, les agents ont dû déchirer en petits morceaux chacune des 45 millions de pages format A4.
Initialement, ces archives devaient être brûlées, mais les bouleversements furent si rapides que la STASI a été prise de court. L’opération de restauration a débuté il y a une dizaine d’années. Jusqu’ici, 25 personnes travaillaient à reconstruire ces dossiers à la main, en piochant des morceaux de papier dans des sacs et en essayant de trouver ceux qui pouvaient leur correspondre dans la forme et l’écriture. Le contenu de quelque 350 sacs a ainsi été reformé. Une goutte d’eau dans l’océan, puisqu’il y en a plus de 16 000. A cette allure, la reconstitution aurait pris plus de quatre siècles. Récemment, les restaurateurs ont reçu 100 ordinateurs, qui seront dotés de logiciels permettant de chercher automatiquement les correspondances entre fragments. Cette technique devrait permettre la reconstitution d’environ 400 sacs en deux ans. Cela éclairera sans doute les activités de la STASI. Qui avait été contacté pour collaborer ? Quels étaient les opérations et les projets en cours Ce programme de restauration a d’ores et déjà révélé de nombreux secrets, notamment le fait qu’Heinrich Fink, l’ancien recteur de l’université Humboldt et ancien membre du Bundestag après la chute du communisme, était l’un des meilleurs agents de l’officier Klaus Rossberg. CI
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