C'est désormais une femme qui dirigera l'Argentine. Hier, les résultats de l'élection présidentielle étaient sans appel. Cristina Fernandez de Kirchner, la femme du président sortant, Nestor Kirchner, a récolté plus de 44% des voix. Comparée à Hillary Clinton ou Eva Peron, cette femme glamour et excellente oratrice ne doit rien au hasard. Cristina s'est lancée en politique dans les années 70 en entrant dans les cercles étudiants peronistes.
Députée depuis 1989 puis sénatrice, elle possède autant d'expérience politique que son mari. A la manière de Cécilia et Nicolas Sarkozy, les deux époux décident de gravir les échelons ensemble jusqu'à l'ultime récompense : la présidence argentine en 2003 pour Nestor Kirchner. Pendant les 4 ans du mandat de son mari, Cristina devient plus qu'une "Primera Dona". Elle sera sa conseillère spéciale, son éminence grise. Très féminine et ne cachant pas son goût pour le luxe, Cristina a tout de même su se faire aimer des Argentins. Elle a axé sa campagne sur l'économie et les bons résultats de son mari dans ce domaine, puisque l'Argentine possède depuis 5 ans une croissance avoisinant les 8%.
Si la transition se déroule entre deux démocrates sur le papier, elle n'en a que la couleur pour les opposants au couple Kirchner. Ils reprochent notamment à Nestor d'avoir mis l'appareil d'Etat à disposition de sa femme durant sa campagne pour la présidence. Autre bémol à apporter à cette victoire pour les femmes : Cristina n'a certainement pas l'intention de faire avancer les moeurs argentines. Par exemple, elle se positionne contre l'avortement. Une loi qui tue pourtant des milliers de femmes dans ce pays très croyant, obligées d'avorter clandestinement dans des conditions catastrophiques. Posture pour rassurer les conservateurs ? Espérons-le. Cristina prendra ses aises à la Casa Rosada, le siège de la présidence argentine, le 10 décembre prochain.
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