La Cité nationale de l’histoire de l’immigration (CNHI) n’aura le droit ni aux honneurs de Nicolas Sarkozy, en plein voyage russe, ni à ceux de Brice Hortefeux, ministre de l’Immigration. C’est la ministre de la culture Christine Albanel qui s’y colle. Dommage ! C’eut été un bon moyen d’apaiser les esprits après les polémiques autour des tests ADN et des hébergements d’urgence interdits aux sans-papiers. Installé au Palais de la Porte Dorée, ce nouveau musée n’a pas d’autre objectif que de réconcilier les Français entre eux et de créer un bouillonnement intellectuel : programme éducatif, stimulation de la recherche, échange avec les associations…L’autre apport est bien entendu informatif. Les Français connaissent-ils vraiment l’histoire de l’immigration en France ?
Présidé par Jacques Toubon, ce lieu de mémoire se trouvait dans les cartons de l’Etat depuis 1989 ! Imaginé à l’époque par un conseiller municipal d’Aubervilliers, le musée reste dans les placards de la gauche, alors au pouvoir. Il en est de nouveau question en 1998 à l’occasion de la France métissée qui célèbre la victoire des Bleus. Lionel Jospin commande alors un rapport sur sa faisabilité. En 2002 enfin, c’est Jacques Chirac qui reprend le projet en réaction à son rival lors des présidentielles : Jean-Marie Le Pen. Il veut en faire un symbole, la cité de l’immigration se tiendra sur les ruines de l’ancien musée des Colonies. Si l’initiative est donc louable, elle arrive au milieu d’une actualité tumultueuse. Cet été, 8 historiens des instances de l’institution ont démissionné, outrés de « l’amalgame » du gouvernement entre immigration et identité nationale dans l’intitulé du poste de Brice Hortefeux. Espérons que toutes ces controverses n’entachent pas la réputation de la Cité de l’immigration, qui demeure un musée instructif et passionnant à découvrir.
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