Samedi, ils ne seront pas 180 forçats de la route à prendre le départ du Tour de France. Le monde du cyclisme est une nouvelle fois secoué par ce qui apparaît être une énorme affaire de dopage.
La justice espagnole a révélé les noms d’une cinquantaine de coureurs impliqués dans l’opération “Puerto”, mettant à jour un dopage sanguin généralisé. Les noms des principaux favoris du Tour apparaissent, mais la Grande Boucle peut-elle se passer de ses champions ? L’épreuve a toujours eu des dopés ! De l’Anglais Tom Simpson mort un jour de juillet sur les pentes arides du Ventoux, à l’affaire Festina, rien n’a jamais pu empêcher le départ de cette course mythique, où les hommes dépassent leur peur pour goûter au moins une fois à la victoire. Il y a eu des grands champions et il y aura toujours des grands coureurs. Mais comment ne pas mettre en doute leur résistance à la souffance qu’ils endurent sur des routes fondues par le soleil ?
Jan Ullrich est un grand champion, tombé lui aussi dans les dérives d’un dopage qu’il ne contrôle pas. Ecarté ce matin du Tour 2006 par son équipe, la T Mobile, il ne pourra pas espérer remporter une deuxième victoire après celle de 1997. Le géant allemand est soit coupable, soit victime d’un système que le monde du cyclisme a créé. Plus de kilomètres, plus de vitesse, plus de difficultés, le sport-business balaie tout sur son passage, les hommes comme les âmes. Les équipes ont pris l’habitude de se débarrasser des champions pris la main dans le sac.
Mais peut-on imaginer que personne n’était au courant ? Il existe un dopage organisé, réglé avec ses rites, ses devoirs. Une sorte de mafia que l’individu ne peut éviter sous peine d’être rejeté comme un vulgaire chien. L’homme n’est rien dans le peloton, alors que le même est respecté, idolâtré par des millions de personnes sur le bord des routes. Le cyclisme se meurt de ne pas vouloir ouvrir les yeux.
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