“LORSQU’ON GAGNE LE PREMIER MATCH, TOUT SE PASSE BIEN ENSUITE”
Le sélectionneur national qui a mené les Bleus vers un titre de champions du monde en 1998, s’exprime sur ce Mondial 2006 et sur les chances de la France. Huit ans après son sacre, sa foi dans la sélection nationale reste intacte.
Quels sont vos pronostics pour cette Coupe du monde ?
Le Brésil est au-dessus du lot par sa qualité technique et sa quantité de joueurs talentueux. Il y a bien sûr l’Argentine, qui est un pays de football. En Europe, trois formations – quatre avec la France – se détachent : l’Angleterre, l’Italie et les Pays-Bas. A mon avis, ils seront très dangereux. Il s’agit donc d’une compétition très ouverte, contrairement à ce qu’on croit.
Quelles sont les chances de la France ?
Elle a ses chances, elle a un effectif de qualité. Elle allie expérience et enthousiasme, avec une génération au parcours exceptionnel, du lot comme Zidane et Barthez, qui sont là depuis douze ans, et puis une nouvelle génération. Si elle arrive dans le dernier carré, elle aura rempli son contrat.
Y a-t-il des joueurs qui se détachent ?
La France a la chance d’avoir un joueur d’exception. Il a décidé de finir sa carrière avec le maillot bleu. C’est un signe très fort, c’est exemplaire !
Le Mondial, ce n’est donc pas la compétition de trop pour Zidane ?
Non. Beaucoup de pays nous le prendraient volontiers, croyez-moi !
Que pensez-vous de la sélection de Franck Ribéry ? De celles de Fabien Barthez et de Sidney Govou ?
Franck Ribéry a du culot. Il pourrait amener de la fraîcheur au groupe. Il a tout à gagner à se produire dans une compétition de ce niveau. Concernant Barthez/Coupet, le sélectionneur s’est appuyé sur les vraies qualités d’un joueur, pas sur son âge. Quant à Govou, il a été choisi en fonction de la complémentarité pour arriver à une équipe équilibrée. Vous savez, c’est un puzzle, une équipe de France. On associe les talents, on ne les ajoute pas. Le sélectionneur a consulté beaucoup d’entraîneurs. Le travail a été long et minutieux. Mais au final, c’est au sélectionneur de trancher en son âme et conscience. De toute façon, vous ne contenterez jamais tout le monde.
Vous semblez avoir beaucoup de respect pour le travail de Raymond Domenech…
Oui, tout à fait. Je n’ai jamais vu un sélectionneur ne pas choisir le meilleur joueur. Ou alors c’est un fou qui joue à la roulette russe. Le sélectionneur national a intérêt à faire preuve de sagesse, parce que le premier à être sanctionné, c’est lui.
Un pronostic pour France-Suisse?
Non, je ne fais pas de pronostics… Je suis très mauvais à ce petit jeu. Je perds tout le temps ! Mais j’espère bien que les Français vont gagner. Lorsqu’on gagne le premier match, tout va bien ensuite. Je pense sincèrement que l’équipe de France est prête. Je suis confiant, sachant très bien qu’elle joue son adversaire le plus difficile de sa poule.
La finale dont vous rêvez ?
Une revanche Brésil/France! Oui, ça serait très bien. Et si en plus, Zidane marquait encore deux buts, alors là on vivrait un grand moment de bonheur. Ça serait fantastique. C’est ça que doit être le football : une fête. La Coupe du monde est un moment de convivialité et de partage exceptionnel. On voit que ce sport fédère, rassemble les peuples.
Edwige Koscianski, Caroline Halazy
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