Depuis plus de vingt ans, il est aux commandes du journal de 20h sur TF1. C’est un écrivain reconnu, un acteur dans l’action humanitaire. Tout le monde l’appelle PPDA.
Quelle impression vous a fait Lionel Jospin après le 20h d’hier ?
Il m’a paru étonné qu’on estime qu’il déclarait sa candidature. C’était un étonnement feint. En réalité, il était très content de son effet.
Aujourd’hui, vous sentez-vous acteur ou observateur de l’actualité ?
Un journaliste est d’abord un observateur, un témoin, mais pour un certain nombre de sujets, je pense qu’il peut peser. Pas forcément sur la vie politique, mais plutôt sur des engagements, notamment humanitaires, ou sur une façon de s’intéresser à d’autres aspects de l’actualité.
Votre durabilité à la TV face à tous les transferts?
Je crois que le débat sur les seniors a été tranché lors de France-Espagne !
Le statut d’écrivain occupe-t-il une place prépondérante dans votre vie ?
L’écriture prend de plus en plus d’importance dans ma vie. J’ai commencé assez tôt, avant même d’être journaliste, à 17 ans, avec Les enfants de l’aube. Depuis, j’ai écrit un grand nombre de livres, notamment avec mon frère. Le prochain sera d’ailleurs avec lui. Il paraîtra à la rentrée aux éditions Gallimard : Disparaître.
Un héros de votre dernier roman dit : “Plus on m’adule, plus je me déteste.” Cela vous correspond-t-il ?
Disons que je n’ai pas une considération énorme pour tout ce qui est regard extérieur et jugement,
que ce soit d’ailleurs positif ou négatif. Mais je pense qu’on donne beaucoup à tous ces métiers de lumière. Pourtant, il existe des gens qui méritent beaucoup plus l’intérêt que chacun de nos faits et gestes. Mais c’est comme ça, il faut faire avec, je pense que ça ne mérite ni l’adulation
ni le mépris d’ailleurs.
Vous êtes souvent considéré comme un personnage de roman. Acceptez-vous cette définition ?
Il m’est davantage arrivé d’événements peut-être qu’à beaucoup de gens. Et dans ma vie, j’ai toujours décidé de vivre jusqu’au bout mes passions. Oui, j’aime en effet le romanesque et la vision un peu romantique des choses. Il doit y avoir un peu de tout cela.
Vous aimez les livres et ceux qui les écrivent. Vol de nuit sera toujours à l’antenne à la rentrée sur TF1 ?
Oui, et je suis très heureux de cette émission. J’ai vu que malheureusement d’autres programmes
disparaissent, comme Culture etdépendances sur France 3, et je crois que Campus, sur France 2, ne va pas rester sous sa forme actuelle. Je crois donc que Vol de nuit va être encore plus indispensable.
Les quotidiens gratuits, tel Direct Soir, ont-ils permis de trouver de nouveaux lecteurs ?
Si cela permet d’amener un nouveau lectorat ou de retrouver un lectorat qui avait quitté le journalisme, c’est une très bonne chose, évidemment. De la même manière que le livre de poche a incontestablement relancé l’intérêt pour la lecture. Il ne faut surtout pas s’en plaindre. Ce qui est triste, c’est que, pendant ce temps-là, des journaux sont en difficulté. Et je trouve qu’à chaque fois qu’un journal meurt, c’est un peu de la liberté de la presse qui disparaît. Mais vive le regain de la lecture et de la lecture des journaux!
Pouvez-vous nous parler de La maison de Solenn ?
Pour moi c’est important, cela fait plus d’un an et demi qu’elle est ouverte et elle a reçu plusieurs
dizaines de milliers d’adolescents en consultation. Le professeur Rufo me disait l’autre jour que le succès était évident, même trop important. Il y a une belle réussite quant au taux de guérison et je me dis que Solenn, là où elle est, doit être heureuse de savoir qu’elle a pu par son nom, par son expérience et son témoignage aider d’autres adolescents dans la détresse.
Rachel Bourlier
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