Joli défi pour Bertrand Delanoë : le plan social d’urbanisme (PLU), pour lequel le maire de Paris bataille ferme depuis quatre ans, est soumis à l'approbation du Conseil de Paris à partir d’aujourd’hui. Ces textes et cartes du projet de PLU arrêté en février 2005 ont pour dessein de donner forme au Paris de demain. Pour ce faire, il convient donc de définir les orientations en matière d’aménagement de la capitale sur le long terme – 15 ans au moins.
Les points clés du projet concernent la densité de la capitale (Paris demeure une des villes les plus concentrées du monde), les règles de construction et les permis de démolir. Seuls certains secteurs dits “sauvegardés”, à savoir le Marais, le 7e arrondissement et le jardin du Luxembourg ne sont pas régis par le plan.
Mais si Bertrand Delanoë espère voir son projet avalisé par les élus, des voix dissidentes s’élèvent au sein même de sa majorité, au grand dam du maire PS de Paris qui s’est exprimé lors du forum de radio J sur le rejet éventuel du PLU. “Ce serait très grave pour Paris et une forme de suicide politique pour la majorité”, explique-t-il. Malgré tout, sur les bancs de la gauche, on s’insurge. Verts, radicaux, socialistes et communistes débattent de leurs idées respectives avec pour principale pomme de discorde les logements sociaux. Face au besoin d’immeubles pour les activités économiques, il faut atteindre l’équilibre qui permettrait d’éviter tout tollé : 72 opérations d’aménagement ont donc été planifiées pour une répartition optimale. Mais le pari est loin d’être gagné. Les Verts, dont l’appui est nécessaire à l’adoption des projets de la majorité municipale, menacent de boycotter le vote si les retouches qu’ils requièrent ne sont pas retenues. “Plus de logement et moins de bureaux”. Pour le président du groupe Verts parisien René Dutrey, c’est la dernière chance de “maintenir la mixité dans la capitale”. De leur côté, les communistes crient au diktat : faire du logement la priorité serait une solution ruineuse à terme. Les élus UMP voteront contre le projet, l’UDF s’abstiendra. Reste à savoir si les négociations entamées par les groupes de la majorité de gauche en vue d’aboutir à une solution de compromis et recouvrer une cohésion municipale auront porté ses fruits. Réponse demain.
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