Après la sécurité, Ségolène Royal a abordé la question de l’immigration. La candidate PS, chahute son camp et affirme de plus en plus son originalité.
Ségolène Royal n’évite pas les tabous. Mieux, elle les traite avec soin. Après avoir énoncé ses idées sur la sécurité, elle s’attaquait cette semaine à l’immigration, deux thèmes que maîtrise traditionnellement la droite.
Mais, pour la plus grande partie, son “programme” n’a pas renié l’esprit socialiste : elle a ainsi attaqué la plupart des mesures contenues dans la loi sur l’immigration de Nicolas Sarkozy, promettant de rétablir la régularisation automatique de sans-papiers ayant vécu au moins dix ans en France. Mais une rupture, une seule, lui a valu de s’attirer les foudres de ses “compagnons”. Elle a en effet annoncé vouloir expulser systématiquement de France à leur sortie de prison les délinquants étrangers dangereux. Parmi d’autres, Jean Glavany, ancien ministre de l’Environnement, n’a pas mâché ses mots face à ces déclarations. Selon lui, Ségolène Royal a commis “une faute stratégique majeure” et “désoriente l’électorat” en proposant des mesures sécuritaires. S’éloigner, par petites touches, du cadre socialiste pour mieux montrer sa différence, c’est un jeu que Ségolène maîtrise. Selon un sondage Ifop pour Elle réalisé fin janvier, 51 % des Français qui la soutiennent pensent qu’elle amènerait un souffle nouveau dans la vie politique. Elle fait justement partie d’une nouvelle génération qui ne craint pas de s’éloigner de la ligne officielle. Résultat, selon ce même sondage, 24 % des sympathisants de gauche pensent qu’elle est à l’écoute des problèmes concrets des Français. C’est en les écoutant, d’ailleurs, qu’elle dit avoir élaboré ses propositions les plus décriées par le PS (prise de distance avec les 35 heures, encadrement militaire pour les jeunes délinquants…). Daniel Cohn-Bendit le reconnaît : “Elle pose des problèmes parce qu’elle prend à bras le corps des sujets où la gauche a des difficultés, à savoir comment imposer un certain type d’autorité dans une situation de société avec violences.” En 2002, 64% des votants à l’élection présidentielle citaient l’insécurité au premier rang de leur préoccupation, dans un sondage Sofres. L’immigration se classait en 8e position. Ségolène Royal a choisi de ne pas les éviter. De là à l’accuser de démagogie auprès des classes populaires, qui constituent le fonds de commerce du Front national, il n’y a qu’un pas. Mais, pour ses soutiens, elle est surtout proche du peuple. Pour preuve, cette rencontre la semaine dernière, à Paris, où Ségolène Royal s’est entretenue avec les militants. Autre preuve, son blog, présenté comme un lieu d’échanges. Autant de phases d’écoute, avant la présentation de son propre programme: ce sera alors aux militants de choisir.
Caroline Halazy, Xavier Fornerod
Ségolène me sort par les yeux avec ses airs de ne pas y toucher en contradiction avec une vie privée qu'elle exhibe sans cesse. Il faut dire qu'elle est en concurrence avec un adversaire de taille.A la limite je ne crtique même pas son programme qui est largement défendable, mais la femme. Une 100% manipulatrice cachée sous une fausse pudeur. Elle cherche despérement la popularité et s'en devient navrant!
Rédigé par : Romain | 26 juin 2006 à 18:07