Après un premier match nul, le petit poucet de la Coupe du monde affronte son cousin anglais.
Dans les tribunes, les supporters trinidadiens tenteront tant bien que mal de se faire entendre par leurs joueurs. Sans leurs célèbres tambours (voir brève ci-contre) ils entonneront à pleins poumons I’m a Soca Warrior. Ils en auront bien besoin, ces joueurs dont la cote pour la victoire en finale est d’environ 2000 contre 1… Des footballeurs qui font davantage parler d’eux pour leur histoire que pour leur palmarès. Ce dernier est vierge… Le Hollandais Leo Beenhakker est à l’origine de la composition de cette équipe insolite. Leo n’est pas un bleu. Non, l’Orange a un CV de ministre : entraîneur du Feyenoord Rotterdam, de l’Ajax Amsterdam, des Pays-Bas, du Real de Madrid, il est triple champion des Pays-Bas et d’Espagne. Mais qu’est-il venu faire dans cette galère ? Si ce n’est une histoire d’argent, mystère. Certes, il est déjà un héros national à Trinité-et-Tobago. Il récupère une équipe moribonde en avril 2005. Elle est dernière de sa poule de qualification pour le Mondial. Quatre victoires plus tard, l’équipe accroche la quatrième place qualificative, un exploit célébré dans le pays par un jour ferié.
Sa recette ? Il est allé chercher la majorité des joueurs dans des championnats extérieurs au pays, en bonne partie en Grande-Bretagne. Il y a la star, Dwight Yorke, ancien canonier
de Manchester United et qui voudra fêter dignement à 34 ans sa première Coupe du monde en même temps que ses adieux à la compétition. Il y a Russell Latapy, qui sera, à 37 ans, probablement le plus vieux joueur de la compétition. Mais aussi Christopher Birchall, premier et seul Blanc de la formation, qui se démenait dans l’équipe de Port Vale, en troisième division anglaise, qui n’a pour seul prestige que d’être l’équipe favorite de Robbie Williams… Birchall n’a bien sûr jamais imaginé un seul instant pouvoir jouer pour sa patrie paternelle, l’Angleterre. Mais c’était oublier sa maman, née à Trinité-et- Tobago ! Le rêve devient réalité, il jouera sur la même pelouse que ses amis “britons” mais contre eux et en Coupe du monde ! Une victoire semble irréaliste, mais leur qualification ne l’était-elle pas également ? Pour une première en phase finale, le Petit Poucet de la compétition voudra donc probablement juste murer sa défense pour éviter de prendre une raclée et faire rire un monde complètement fou fou foot.
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