Début juillet, sur le parvis de la mairie de Sète, deux jeunes mariés furent arrosés d'une pluie d'euros. L'affaire fait depuis grand bruit dans la ville...
Tout a commencé par un mariage fastueux, le 8 juillet : la mariée est la fille d'un riche entrepreneur connu dans le monde du textile ; la fête, grandiose, s'est déroulée dans le très classe décor en bois d'un bar de plage, à Sète, à 20 mètres de la mer. Buffet midi et soir pour deux cents convives et feu d'artifice évalué à 40 000 euros. Un mariage de riches, donc, auquel personne ne pouvait rien trouver à redire, s'il n'y avait eu les fameux confettis...
«Des vrais !» Ils ont été jetés par poignées sur les mariés au moment où le jeune couple s'avançait sur le parvis de l'hôtel de ville. Il y en avait trois gros sacs. Un kilo au total. Tous confectionnés dans des billets de 5, 10, 20 et 50 euros.
Au bar qui jouxte la mairie, des consommateurs se sont penchés pour en ramasser, des passants aussi sans doute. En tout cas, le bruit s'est mis à courir très vite. «Des gens que je connais à Sète sont venus m'interpeller, raconte Frédéric (1), un Sétois connu dans la ville pour s'impliquer dans des causes citoyennes. On est allés devant la mairie, il en restait plein dans les bacs à fleurs.» Frédéric joint une de ses connaissances, Sophie, elle aussi personnalité très active à Sète. «On les a passés à la machine à détecter les faux billets chez les commerçants, c'était des vrais ! poursuit Frédéric. Qui s'étrangle. Des gens qui bousillent de l'argent aux yeux de tout le monde dans la rue, alors qu'il y en a plein d'autres qui galèrent !»
En France, la destruction de billets de banque est un délit puni par la loi. Tout le monde se souvient du geste de Serge Gainsbourg, qui avait brûlé un billet de 500 francs en direct à la télévision.
Inertie de la police. Le samedi 22 juillet, ils sont une quinzaine à se rassembler, prêts à l'action. Ils décident de se rendre dans l'une des boutiques de vêtements dont la marque a été fondée par le père de la mariée. Et tentent, devant les vendeuses décontenancées, de payer en confettis de billets. La plaisanterie tourne court.
Mais ce «collectif de gens énervés», comme le décrit Sophie, est aussi allé prévenir la police. Les services s'émeuvent d'une telle histoire. Un rapport est tapé. Mais aucune enquête n'est ouverte, par manque de preuves. Pourtant, il en restait encore hier dans l'un des deux bacs à plantes vertes qui encadrent l'entrée de l'hôtel de ville : ce sont de petits cercles de papier aux tons bleu ou marron. De drôles de confettis avec une taille plutôt rebondie, de 12 à 13 millimètres de diamètre. Sur l'un d'eux, on voit nettement huit étoiles jaunes formant un trois quarts de cercle. Au verso, on peut y lire l'extrait numéroté suivant : «2 138». Sur fond bleu ciel, on distingue le haut des lettres «UR». UR comme dans «EURO».
L'inertie apparente de la police ne décourage pas les «citoyens énervés», qui, eux, mènent l'enquête. «Une invitée présente au mariage nous a dit qu'il s'agissait de billets usagés que la Banque de France vendait à des sociétés aux Antilles qui en faisaient des confettis», s'offusque Sophie. Elle s'est renseignée auprès de banquiers, qui lui ont répondu : «C'est absolument impossible !»
«Nouvelle mode». Or, il s'avère que le compagnon de la mère du marié travaille justement à la Banque de France de Montpellier. Il confirme qu'il s'agit de vrais billets. Mais livre une tout autre version : «Tous les jours, nous traitons des billets. Il y a les douteux, rejetés par la machine parce qu'ils sont faux ou dépareillés. Ceux-là, des centaines par jour, on les perce de quatre trous. Ça fait des confettis. Il est autorisé de les utiliser. J'en ai pris environ un kilo pour le mariage. Je peux vous en procurer sans souci.» Et d'ajouter en riant : «On a lancé une nouvelle mode !» Le père de la mariée savait bien d'où provenaient ces confettis particuliers : «Les gens pensent que ça a une valeur, mais ça n'en a pas !»
Les confettis de la noce ne seraient donc que pacotille. Quand les euros ont remplacé les francs, la Banque de France avait fait des briques avec les vieux billets broyés, qu'elle offrait en souvenir.
Mais à Sète, l'émotion reste vive. «On ne sait pas si ce sont des vrais ou des faux billets ; mais, si ce sont des vrais, c'est scandaleux», s'exclame-t-on encore au bar voisin de la mairie de Sète. Quant aux amis de Frédéric et Sophie, ils ont créé ce week-end un collectif qu'ils ont baptisé «Touche pas au Grisbi».
Source: Libération du 1er août.
Je comprend que ca puisse enerver les gens, surtout que c'est illégal de détruire des billets, mais bon... apparement ce n'était même pas des billets valables, alors où est le problème?
Rédigé par : Applause | 01 août 2006 à 17:09
Il est évident que c'est pauvres Sétois sont des vieux aigris de la vie. Moi non plus je ne vois pas ou est le problème...
Rédigé par : Rachelle | 01 août 2006 à 17:15
Où est le problème?
Le problème c'est jeter l'argent par les fenêtres !
Et puis le fait qu'ils soient faux ou pas ces billets, personne ne le savaient...
Rédigé par : Toglog | 01 août 2006 à 17:16
Mais c'était pour un mariage...On voit que toi t'es pas le romantique! En plus évidemment que c'était des faux...Dis moi ou tu as vu des riches de nos jours en France?
Rédigé par : Romain | 01 août 2006 à 17:49