Le 11e sommet de la Francophonie s’ouvre aujourd’hui à Bucarest en pleine polémique entre la France et le Liban. Emile Lahoud n’a pas été convié.
S’agit-il d’un malentendu ? Le président libanais n’a pas supporté d’être boudé, alors que son Premier ministre, lui, était invité. Depuis, Fouad Siniora a décliné l’offre, préférant dépêcher son ministre de la Culture. Paris a démenti avoir exercé une pression. Il n'empêche, Emile Lahoud tient pour responsable son homologue français avec qui les relations n’ont cessé de se dégrader depuis 2004. A l’époque, Paris et Washington travaillent de concert pour le départ des troupes syriennes. La résolution 1559 est votée en septembre au grand dam du président libanais qui n’a
jamais caché ses positions prosyriennes. On connaît la suite : l'assassinat en février 2005 de Rafic Hariri, proche de Jacques Chirac, donne le coup de grâce aux relations entre les deux hommes. La crise de cet été au Liban n’a rien arrangé. D’un côté, Emile Lahoud s’oppose au désarmement du
Hezbollah. De l’autre, Jacques Chirac, très impliqué dans l’affaire, a choisi Fouad Siniora comme interlocuteur. Le sommet d’aujourd’hui démarre donc dans un climat morose. Hier soir, Jacques Chirac a enfoncé le clou : la décision de Bucarest est «conforme aux délibérations de l’ONU».
EMILIE CHAUSSIER
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