L’icône du glamour français enflamme la scène du Crazy Horse le temps de six tableaux «sexy et sensuels ». A partir du 11 février.
Interview réalisée par Gaëlle Bézier
Chanteuse de charme
Après la mannequin américaine Dita Von Teese, le célèbre temple parisien du "nu-chic" accueillera Arielle Dombasle à l’occasion de la semaine de la Saint-Valentin. La sirène française y interprétera six titres de son dernier album "C'est si bon", en compagnie des célèbres danseuses du Crazy. Une chorégraphie ultra glamour signée Molly Molloy pour une artiste qui se reconnaît « volontiers provoc mais toujours avec style ».
17 shows 11 au 18 février.
Du chant lyrique à la scène du Crazy Horse, vous aimez le mélange des genres
Je fuis surtout les trajectoires linéaires, j’ai besoin de faire le grand écart.
Ce n’est pas la première fois que je me produis dans un club, 8 jours au Bataclan pour mon album « Amor Amor », au Casino de Monte Carlo, au Canada, etc… et surtout pour mon album « C’est si bon » au Supper Club de Broadway à New York, qui a été un incroyable événement. Alors quand le Crazy Horse m’a sollicité, j’ai eu envie de renouer avec cette ambiance cabaret, chanter en direct… C’est un lieu unique et mythique.
…C’est aussi le temple du nu
Oui, l’Art du nu. C’est tout un climat, un voyage érotique et mystérieux. C’est très Baudelairien comme atmosphère, la femme est magnifiée. Il y a tous ces jeux de lumière, ces costumes, les danseuses extraordinaires deviennent des œuvres d’art. Il y a quelque chose de l’ordre du fantastique.
Une danseuse du Crazy qui sommeille en vous ?
J’ai fait 14 ans de danse et j’ai retrouvé un de mes professeurs, Molly Molloy, qui a créé tous les tableaux du Crazy. Ce sont des femmes très sensuelles, extrêmement glamour. Elles incendient la salle à chaque numéro. Et en même temps elles sont extrêmement pures, très académiques et droites, elles sont passionnées disciplinées et travaillent très dur pour atteindre ce niveau de perfection, cette beauté.
Un fantasme de petite fille …
Oui, peut-être. Au Mexique, à 13 ans j’avais reconverti la chapelle du jardin en salle de spectacle et entre autres numéros, j’adorais danser le French Cancan. Ça avait un immense succès.
Et qu’est-ce que vous allez dévoiler ?
C’est une chorégraphie imaginée par Molly Molloy, qui, comme vous savez, travaille pour les plus grandes scènes et les plus grands réalisateurs à travers le monde. Elle a conçu avec Vincent Darré, le directeur artistique, six tableaux spécialement pour l’occasion. Dans l’un d’eux j’interprète « Moi je m’ennuie », un air que chantait de Marlène Dietrich, et je finis uniquement habillée par les mains gantées des danseuses…. Mais chut je ne dirai rien de plus, il faut venir…
Un soupçon exhibitionniste ?
Heu… Toutes les actrices le sont. Le Crazy Horse est un lieu incendiaire où l’on allume le feu… mais le temps d’un spectacle. C’est un jeu, sur scène je suis une autre. D’ailleurs, mon nom de scène au Crazy c’est Dolores Sugar Rose. Dans la vie, je suis une femme très pudique.
Vous flirtez avec le sacré et l’extrême sensualité, un certain cousinage avec Madonna ?
C’est une artiste pour laquelle j’ai beaucoup d’admiration, une femme qui se réinvente sans cesse, et en même temps une véritable athlète. J’admire sa carrière, ses disques, son audace. Elle fait des world tours incroyables, et je ne rate jamais ses concerts... Elle fait partie de ma famille d’élection. En fait, oui j’adorerais qu’elle soit ma cousine.
Et vous avez le trac ?
Terriblement. Tout est très élaboré, chaque mouvement, chaque jeu de lumière est calculé au millimètre près. C’est un vrai travail d’horloger, derrière cette apparente nonchalance il doit y avoir une précision sans faille. Beaucoup de travail.
La Saint-Valentin sur la scène du Crazy, est-ce du goût de Bernard-Henri Lévy ?
Il n’a pas encore vu le spectacle. Mais au fond je crois que ça va l’amuser. Quand on s’aime c’est délicieux de surprendre l’autre, c’est la grâce de la vie à deux. L’inattendu, la surprise, la volupté, se redécouvrir sans cesse, ne jamais s’installer.
Un vrai défi
Ne te connais pas toi-même : c’est ma devise Je veux continuer à me surprendre. J’ai toujours pris des risques artistiques. J’aime les femmes libres et indépendantes qui ne craignent pas de transgresser les conformismes. Je garde toujours près de moi les livres des femmes admirables, des épistolières, des aventurières de l’esprit, comme Mme de Sévigné, Julie de Lespinasse, Mademoiselle Du Chatelet, Marguerite Duras ou Marguerite Yourcenar. Le long de la vie…
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