"Africa Paradis: et si les rôles s'inversaient?"
"Et si les rôles s'inversaient? Et si au lieu que les africains tentent d'aller en Occident par tous les moyens, y compris au péril de leur vie, miroitant un improbable eldorado, ce sont plutôt les européens qui voulaient aller "chez nous" par tous les moyens?
Il suffirait pour cela que les états européens ne fassent pas leur union pendant que les états africains eux réalisent une grande union.
C'est désormais aux européens de subir les quotas d'immigration, de faire la queue de bonne heure devant le consulat des Etats-Unis d'Afrique. Et de s'entendre dire deux minutes après l'ouverture des portes "c'est fini pour aujourd'hui". Ou encore, de se voir proposer un boulot de domestique quand on est un informaticien confirmé. Avant de décider d'immigrer clandestinement. De rencontrer des immigrés qui vous pousseront dehors afin de de ne pas risquer de perdre leurs privilèges, ou d'autres au contraire très solidaire, qui vous donnent tous les "trucs" pour survivre avec une solidarité probablement similaire à celle qui s'opère entre résistants pendant la guerre.
Parmi les "trucs", celui de prendre les "papiers" d'un congénère semblable mort afin d'aller et venir en paix.
Présentée comme cela l'histoire n'aurait aucun intérêt si ce n'est que dans le film de Sylvestre Amoussou les immigrés sont blancs (campés par Stéphane Roux et Charlotte Vermeil), et les "méchants" sont noirs. Notamment Eriq Ebouaney ("Lumumba") un très convaincant ministre de l'intérieur, ou encore Emil Abossolo M'bo député du parti radical africain dont les interventions à l'assemblée nationale rappellent les accents du Front National. Heureusement qu'il y a des "gentils" comme Cheik Doukoure un responsable de l'immigration très humain, comme Myriam Kaba qu'on aperçoit furtivement en tant que présidente de l'Assemblée, ou Sylvestre Amoussou lui-même, député du "parti libéral africain", un utopiste qui cherche à mieux intégrer les européens sur le continent africain.
On aperçoit, en début de film à l'Assemblée nationale, comme figurants de nombreux journalistes africains comme Benson Diakité ou Amobe Mevegue de RFI, Bilguissa Diallo (présentée ici par grioo.com) ou Joseph Andjou de I-Télé/I-Afrique."
Par Hervé Mbouguen dans grioo.com
Il faut préciser que le film n'est joué que dans trois cinémas en France (2 à Paris et l'autre à Montpellier).
Rédigé par : Calvin | 01 mars 2007 à 19:08