Sur 12.450 personnes ayant eu besoin d'une greffe d'organes l'an dernier, seules 4.428 ont pu être greffées, selon l'Agence de la biomédecine qui invite à profiter de la Journée nationale de réflexion sur le don d'organes et la greffe, vendredi, pour aborder le sujet avec ses proches.
Parler en famille du don d'organes, "c'est s'assurer que sa volonté sera respectée, mais c'est surtout permettre à ses proches de répondre sereinement à la question posée par l'équipe médicale, au cas où", souligne l'Agence.
En 2006, 1.442 donneurs ont été prélevés (plusieurs organes possibles) et 4.428 greffes pratiquées, soit une progression de 38% depuis 2000. Mais cela ne suffit pas. Fin 2006, la liste d'attente s'était encore allongée, avec 7.264 personnes inscrites (contre 6.993 au 31 décembre 2005), dont 6.130 pour une greffe de rein. 239 personnes sont décédées en 2006 faute de greffon.
L'objectif de l'Agence est d'atteindre 5.000 greffes par an en 2010, mais pas à n'importe quelles conditions: une personne "a tout à fait le droit d'être contre le don de ses organes ou de ne pas avoir d'avis", souligne-t-elle.
"Faire peur aux gens, trop se placer dans la compassion ou l'émotion, cela crée des engouements à court terme pour la cause du don d'organes, mais cela ne construit pas de socle solide de communication à long terme", met en garde sa directrice générale Carine Camby.
La mort le 30 avril du jeune chanteur de la "Star Academy" Grégory Lemarchal avait provoqué une vague d'émotion chez les plus jeunes. Atteint de mucoviscidose, le chanteur de 23 ans était en attente d'une transplantation pulmonaire.
Pour la 7e édition de la Journée nationale de réflexion, l'Agence de la biomédecine entend s'adresser à toutes les générations, avec deux campagnes radio, une destinée aux adultes et l'autre aux 16-25 ans.
84% des jeunes sont favorables au don d'organes et 71% sont d'accord pour que l'on prélève leurs organes en cas de décès, selon une enquête menée en septembre dernier pour l'Agence. Chacun des spots diffusés ce mois-ci sur les radios les plus écoutées par les jeunes invite à se rendre sur le site d'information www.ledonlagreffeetmoi.com.
La campagne "tous publics" insiste sur l'importance de dire sa position à ses proches, pour leur éviter le risque d'une "décision lourde à porter", dans des circonstances souvent éprouvantes.
A l'occasion de la Journée, sera également distribué par les partenaires de l'opération le guide d'information "Don d'organes. Donneur ou pas... Pourquoi et comment je le dis à mes proches". Ce guide est téléchargeable sur le site www.agence-biomedecine.fr ou peut être commandé gratuitement au numéro vert 0 800 20 22 24.
Il comprend deux outils permettant de témoigner de son choix:
- une carte de donneur pour les personnes qui souhaitent matérialiser leur position en faveur du don avec une trace écrite. Cette dernière n'a cependant pas de valeur juridique.
- un formulaire d'inscription au registre national des refus au prélèvement. Ce registre (68.809 personnes inscrites au 30 mai) est interrogé avant tout prélèvement. L'inscription est révocable à tout moment.
Le cadre juridique de la greffe en France, révisé tous les 5 ans, est régi par la loi de bioéthique de 2004. En cas de mort encéphalique (3.067 décès recensés en 2006), la consultation des proches est obligatoire et les médecins ne vont jamais à l'encontre de leur décision. AFP
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