Une œuvre estimée à 100.000 euros de Jean-Pierre Raynaud, célèbre pour son immense pot doré devant le Centre Georges-Pompidou, a été détruite mardi à coups de marteau-piqueur à la suite d'un véritable dialogue de sourds entre le plasticien et le propriétaire de l'œuvre, qui n'ont pu s'entendre, a constaté l'AFP.
L'œuvre d'art, une sorte de grand reliquaire de
3 m x 3 mconstruit en 1986 en parpaings et recouvert de carreaux de faïence, fiché dans le hall d'un immeuble de bureaux du XVIIe arrondissement de Paris, a été détruite en présence d'un huissier par la volonté de son propriétaire et propriétaire de l'immeuble, avec l'accord de l'artiste.
Selon Eric Neubauer, propriétaire et président du groupe du même nom (concessions automobiles), l'autorisation écrite de déplacer l'œuvre, avant travaux dans l'immeuble, a été demandée en vain depuis avril dernier à l'artiste. Ce dernier, selon M. Neubauer, a par ailleurs réclamé 70% du produit d'une éventuelle vente aux enchères de l'œuvre, estimée 100.000 euros.
Pour l'artiste, interrogé par l'AFP, le déplacement pouvait parfaitement être envisagé "mais pas fait n'importe comment" et la discussion a été laissée en suspens. M. Raynaud a par ailleurs farouchement nié avoir demandé une quelconque somme, cette affirmation relevant selon lui de la "calomnie et de l'insulte". Indigné, il a alors accepté que son œuvre soit détruite.
Les deux parties n'ont pu, chacune de leur côté, que tirer un constat d'échec. L'artiste, même si "cela lui est égal" de voir l'œuvre détruite, a rappelé que pour la justice la destruction d'une œuvre d'art était un acte aussi grave que "celui de tirer sur quelqu'un avec un revolver". Eric Neubauer, s'affirmant "consterné", a estimé que c'était "détruire un morceau de vie".
Source : AFP
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