On a beau résister de toutes ses forces, repousser maintes fois l’échéance et faire fi des douze invitations quotidiennes sur sa boîte mail, un jour, on craque…et l’on s’inscrit à Facebook…
« Pour voir… », se dit-on. C’est là que le piège se referme. Quelques clics plus tard, et l’on se sent déjà comme dans un aéroport américain au lendemain du 11 septembre. Date de naissance, profession, religion, choix politiques, adresse, vidéo, photo, portrait, profil, trois- quart, hétéro ? Homo ? Que cherchez-vous ? Tout ça, avec la désagréable impression de passer pour un réfractaire obtus - un vieux con, quoi - si on ne se livre pas corps et âme à ce questionnaire digne d’un roman d’Orwell. Pour un peu, on en viendrait presque à redouter un dernier test anti-dopage inopiné ou une petite fouille au corps de derrière les fagots.
Rassurez-vous, après avoir renoncé aux dernières réminiscences de pudeur qu’il vous restait, vous pouvez, enfin, vous lancez dans l’aventure Facebook.
Enfin…l’aventure…C’est beaucoup dire. On réalise quand même assez vite que l’on n’aura pas besoin de son passeport sur ce coup-là et que le périple s’apparente plus à un trekking dans le Lot qu’à l’ascension de l’Everest. Car la première impression qui vous vient à l’esprit en vous connectant, c’est : « Tout ça pour ça ? » Un « buzz » incroyable, des émissions consacrées, un engouement quasi-mondial…pour se retrouver devant une bête fiche d’identité virtuelle jetée en pâture aux internautes de la planète. Ainsi donc, il ne se passe rien ? Et bien oui. Tout du moins au début…
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